Trolls de Troy, tome 7 : Plume de sage, de Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier

Quatrième de couverture

Troy est un monde fascinant, où la magie intervient dans le quotidien de tous. Chacun en effet possède un pouvoir, petit ou grand, plus ou moins utile. L'un a le don de figer l'eau en glace, l'autre de fondre le métal d'un regard.... On trouve sur Troy toutes sortes de créatures, mais les plus redoutables pour l'être humain sont sans nul doute les trolls. Pourtant, ces terribles prédateurs sont sympathiques. Ils chassent le dragon; cueillent le paysan et possèdent d'innombrables recettes pour les accommoder. Mais un jour, les hommes décident d'exterminer les trolls et forment un groupe de chasseurs aux terribles pouvoirs.

Chronique d'Alexandre

Je vous parlerai aujourd’hui du septième tome de la série Trolls de Troy : Plume de sage.

Dans ce tome, alors que Tëtram, Waha, Pröfy, Gnondpom et Tyneth font leurs courses dans la forêt non loin de Klostope, ils tombent sur Eouïng, jeune étudiant du conservatoire au pouvoir peu commun : il est capable d’ôter toute pulsion agressive chez une personne qui lui veut du mal. Chance inouïe, son pouvoir fonctionne aussi sur les trolls.

Sa mission : récupérer du lait de trolle sauvage pour permettre au vénérable Fuquatou des séquelles d’un accident magique (voir Les maléfices de la thaumaturge). Son plan est simple : attirer Puitepée (qui justement est enceinte) en ville pour la traire à son insu. C’était sans compter les doutes de Tëtram et le désir de Pröfy, qui se verrait bien sauver Waha héroïquement si jamais il devait lui arriver quelque chose…

C’est encore un tome que j’ai adoré dans cette longue série. Si généralement le scénario me paraît un élément secondaire et plutôt un prétexte à faire vivre un esprit troll, cette intrigue m’a vraiment accroché de par son côté loufoque et décalé.

Devoir se procurer du lait de trolle sauvage pour rompre un enchantement pourrait être en soi une idée un peu bateau, mais combinée aux filatures de Tëtram et Pröfy, aux péripéties de Gnondpom et Tyneth et aux ruses d’Eouïng pour gagner la confiance de Waha et Puitepée, c’est une histoire vraiment originale qui donne bien le ton de l’album : loufoque.

On voit vraiment bien ici la différence entre le mode de réflexion des trolls et celui des humains. Les humains, fourbes et subtils, sont capables de ruses intelligentes, tandis qu’un troll, même décidé à passer incognito, s’avère être d’un niveau intellectuel tout à fait relatif. Même si elle cache vachement bien son occupant, une charrette en bois n’est pas vraiment la planque idéale pour circuler dans un village sans éveiller les soupçons d’un gang de truands payés par Fuquatou pour assurer sa sécurité…

Notons tout de même qu’un humain, tout aussi ingénieux qu’il soit, n’est pas d’office un puits de science… Emmener une trolle et sa fille dans un magasin de porcelaine n’est pas non plus la meilleure des idées, surtout quand elles commencent à en avoir assez de faire les magasins…

Ces deux exemples sont pour moi très évocateurs de l’ambiance générale de cet album qui est, au risque de me répéter, complètement déjanté et bourré d’un humour délicieusement décalé. Lorsqu’on arrive dans les dernières pages, on a qu’une seule envie, c’est d’en voir apparaître encore une bonne centaine, toujours dans le même esprit. Malheureusement ça ne vient pas, et c’est pour moi le plus gros défaut de ce tome. Il ne devrait jamais avoir de fin !

Un ouvrage que je recommande chaudement à tous, pour peu que vous soyez amateurs de l’humour typique de Trolls de Troy.

Fiche technique

Plume de sage
Trolls de Troy, tome 7
Christophe Arleston et Jean-Louis Mourier
Soleil
BD
48 pages
14,50 euros

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