Le Chat, tome 19 : Le Chat passe à table, de Philippe Geluck

Quatrième de couverture

Depuis qu'il est redescendu parmi nous (par minou ?) après avoir endossé le rôle de Dieu, Le Chat revient à sa préoccupation première : nous mettre les zygomatiques en feu. Le Chat balance et flingue à tout va : il passe à table, crache le morceau, met les bouchées doubles et n'y va pas avec le dos de la cuillère.

Avec ce dix-neuvième opus en forme de coffret, Geluck nous offre le meilleur de sa production inédite des quatre dernières années. Dessins, strips et gravures jamais publiés dans la presse nous dévoilent l'inépuisable créativité de cet auteur prolifique dont la liberté de ton n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui.

Selon le tempérament de chacun, LE CHAT PASSE À TABLE se déguste ou se dévore. Une fois de plus, Le Chat ne recule devant aucun procédé pour nous plier en deux, car, comme il le dit très justement : la faim justifie les moyens.

Chronique d'Alexandre

Je vous parlerai aujourd’hui du 19ième album du Chat de Philippe Geluck : Le Chat passe à table.

Comme annoncé d’entrée de jeu sur la couverture de l’album, le Chat ne respecte rien. Il le dit lui-même et l’assume pleinement tout au long de ce dix-neuvième tome fort bien ficelé.

Dans ce nouvel opus du Chat, séparé en deux mini-albums, l’auteur bouscule allègrement les conventions, pour le plus grand bonheur de ses amateurs !

Citer tous les sujets qui en prennent pour leur grade n’est pas possible dans une seule chronique, et vous gâcherait la surprise. Néanmoins, certains points ne peuvent pas ne pas être signalés.

J’ai vraiment beaucoup apprécié la numérotation des pages de cet album. Loin des conventions, elle est aussi discrète que loufoque, ce qui est un atout non négligeable. Trop visible, elle gâcherait le plaisir des gags et de sa découverte. Personnellement, je n’ai remarqué les originalités qu’à la moitié du premier mini-album, ce qui, en plus de me surprendre, m’a collé une franche banane pour le restant de ma lecture.

D’autre part, dès les premières pages, l’auteur y va à la grosse bertha ! Il démonte admirablement et avec humour les grands poncifs de notre société, nos préjugés et la bonne morale commune.

A mon humble avis, il s’agit là d’un des albums les plus cyniques du Chat, et je n’en suis vraiment pas déçu ! L’humour absurde est bien évidemment présent également, mais vient soutenir l’aspect décapant des gags de l’album. Pour moi, cette combinaison contribue dans la très grande majorité des cas à sublimer le côté humoristique de ce tome.

Enfin, une mention spéciale pour l’imagination de l’auteur et l’originalité des gags. Je ne cesse de m’émerveiller face à ce talent de création et cette capacité qu’à Philippe Geluck non seulement de cibler des éléments quotidiens pour les tourner en dérision, mais aussi à choisir une forme de comique qui fait mouche à chaque fois.

Cette efficacité dans le gag permet au lecteur de s’enfiler les dix-neuf albums du Chat d’une traite quand l’envie lui prend sans avoir l’impression d’être éternellement face à la même bande dessinée. Impression qui pourrait pourtant s’imposer assez facilement, quand on considère l’aspect strictement visuel des gags et leur placement. Qu’il s’agisse des trois cases successives et désormais traditionnelles des albums du chat ou des dessins isolés, cette forme atypique de la bande dessinée revient dans quasiment tous les tomes sans jamais lasser, de par la qualité de son contenu.

Le Chat passe à table en est la 19ième brillante illustration. Un très bon album du Chat que je recommande à tous les amateurs de Geluck, ainsi qu’aux autres !

Fiche technique

Le Chat passe à table
Le Chat, tome 19
Philippe Geluck
Casterman
BD
17.95 euros
192 pages

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