Carton blême, de Jean-Hugues Oppel, Boris Beuzelin et Pierre Siniac

Quatrième de couverture

Dans un futur proche rongé par la pollution et la criminalité, l’état de santé de chacun devient le fondement de clivages économiques et sociaux aussi rationnels que cauchemardesques. Aux biens portants, le ministère de l’intérieur délivre un carton bleu qui permet l’accès aux services publics, et notamment à l’assistance de la police. Tous les autres, malheureux détenteurs d’un «carton blême», sont livrés à eux-mêmes en toute légalité, et mort aux vaincus… C’est dans ce contexte que Paul Heclans, flic désabusé mais efficace, hérite de l’affaire du « dingue au marteau », un serial killer. Son enquête met rapidement à jour des trafics manifestes de cartes de santé, et le conduit malgré lui jusqu’aux plus hautes sphères de l’appareil d’état. Mais cela ne va évidemment pas sans risques…

Chronique de Garlon

Plongeons dans une anticipation dystopique avec cette superbe BD.

Dans un futur pas si éloigné, la criminalité et la sécurité sociale ont énormément augmentés. Afin de ralentir le déficit, le gouvernement trouve une solution radicale : les personnes en bonne santé obtiennent un carton bleu, les autres, un blême. En cas d’agression ou d’un quelconque autre problème, seuls les cartons bleus pourront se faire aider par les services de police. C’est ainsi que tourne le monde, à présent...

J’ai fort apprécié cette BD, trouvant que l’aspect dystopique était vraiment très bien pensé. En effet, l’histoire est très bien trouvée et nous permet de voir un futur pas si improbable que ça, dans lequel seul notre état de santé détermine notre importance au sein de la société. On suit ici un directeur de district qui tente de faire son métier au mieux, aidant les bleus et négligeant les blêmes. C’est une histoire horrible, pleine de violence, de meurtres, et surtout d’injustices envers ces personnes dont le seul crime est de ne pas être en bonne santé. Nous pouvons également y voir un avertissement, une critique de la société, qui nous permet ainsi de réfléchir sur ce vers quoi nous évoluons.

Nous nous accrochons assez rapidement à ce directeur de district, malgré le fait qu’il agisse assez en mouton et ne prend pas le courage d’agir selon ses convictions. Cela a pour conséquence de nous sentir proche de lui et d’ainsi se retrouver captivé par l’histoire.

Les dessins, quant à eux, m’ont fort plût, car ils sont, eux aussi, fort sombres, un peu gores, et nous permettent ainsi de nous plonger totalement dans l’ambiance du livre, et de nous retrouver totalement happé, passionnés par ce qui arrive.

En bref, nous avons ici une superbe BD vraiment très bien conçue qui nous présente un avenir loin d’être reluisant, et cela de façon vraiment très bien travaillée, avec beaucoup de violence pour illustrer le tout, un personnage principal très bien fait et des dessins sombres et gores parfaitement adaptés à l’histoire.

Une BD que je ne peux que vous conseiller, surtout si vous êtes fans d’anticipation ou de dystopie.

Fiche technique

Carton blême
Jean-Hugues Oppel, Boris Beuzelin et Pierre Siniac
Casterman
BD
92 pages
18€
 

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