Quatrième
de couverture
Septembre
1915, sur le front de la Meuse. Miraculeusement rescapé d’un bombardement de
l’artillerie française, un combattant allemand, Goetz Von Berlichingen, erre
seul dans un paysage dévasté. D’étranges visions – un joueur de flute, des
animaux réchappés des tirs – le mènent à un château, lui aussi inexplicablement
épargné par les combats. Les habitants du lieu, une curieuse famille dont
certains membres se montrent amicaux, d’autres hostiles, semblent tous le
connaître personnellement. Le jeune soldat découvrira bientôt que ses hôtes
incarnent les différentes facettes de la mort. Il ne leur reste qu’à décider ce
qu’ils vont faire de lui…
Chronique
de Garlon
Je vais cette fois vous parler de la réédition d’une BD de Didier
Comès : L’Ombre du Corbeau.
En pleine guerre, un homme se retrouve sous les tirs d’artillerie.
Il y survit mystérieusement et se retrouve accueillie par une famille vivant
dans une grand propriété ayant, on ne sait comment, survécu aux affrontements.
Mais ce soldat, Goetz, se rendra vite compte que cette petite famille est loin d’être ordinaire.
Mais ce soldat, Goetz, se rendra vite compte que cette petite famille est loin d’être ordinaire.
Je n’ai qu’un mot : ouaouh !
Cette BD est fantastique. Lorsque le lecteur l’ouvrira, il
découvrira une biographie d’une page de l’auteur, vraiment très intéressante,
qui révèle beaucoup de choses sur lui.
Nous découvrons ensuite une préface de Thierry Bellefroid... qui
met déjà un coup de fouet, avant même le début de la BD ! Celui-ci parle de
Comès avec des termes extrêmement élogieux et on se rend vite compte de
l’importance de cet auteur dans l’univers de la BD. Il n’hésite d’ailleurs pas
à dire que Silence, autre BD du même auteur (que je lirai et chroniquerai
prochainement), a changé sa vie. Rien que ça !
Alors vous imaginez bien, cela donne envie de découvrir l’auteur.
Au plus la préface passe, au plus le lecteur sera fasciné, préparé à lire la
BD, et ce parfois avec une grande émotion. Une magnifique préface pour ce
livre, donc. Livre qui la mérite amplement, d’ailleurs, comme vous allez le
découvrir dans la suite de ma chronique.
Nous commençons ensuite la BD en elle-même. L’histoire, bien que
datant de 30 ans, reste toujours d’une très grande force et d’une terrible
originalité.
Comme cité dans le préface, la scène avec les photos des familles,
qu’elles soient françaises ou allemandes, sur la troisième planche, est
vraiment très forte, d’une puissance énorme, et elle fait passer un message
clair : ceux qui s’affrontent, d’un côté comme de l’autre, sont des hommes,
chacun avec sa famille, et ils sont égaux. Cela montre clairement l’égalité,
ainsi que les ravages de la guerre sur tous, peu importe le côté. Le message
est clair, et sa force pourrait même vous apporter quelques larmes aux yeux,
tellement il est criant de vérité.
Mais cela n’est pas le seul message que fait passer l’auteur. On
retrouve en effet une grande philosophie au sujet, par exemple, de l’égalité
devant la mort et de la futilité de la guerre (que j’ai trouvé très bien
décrite avec l’histoire des deux corbeaux).
La philosophie est donc présente avec à la fois une grande intelligence et une grande émotion.
La philosophie est donc présente avec à la fois une grande intelligence et une grande émotion.
Mais, en dehors de l’aspect philosophique, l’histoire est
également en tous points passionnants. L’idée est vraiment très intéressante,
et le lecteur, bien que se doutant de l’identité de cette famille isolée, ne
pourra s’empêcher d’y réfléchir constamment. Il sera stupéfait par leur
comportement, leurs pouvoirs, et leurs différences (par exemple, entre la
cruauté d’Aaron et la gentillesse de Douce), et sera ainsi rapidement fasciné
par eux.
Les choses avancent ainsi vite, et le lecteur, de plus en plus
fasciné, découvrira un récit qui part petit à petit vers le fantastique, pour
finalement révéler le fin mot de l’histoire, qui permet d’aider l’auteur à
défendre la philosophie qu’il a insufflé au récit.
Les dessins sont, quant à eux, un peu particuliers. En effet,
initialement parue en couleur, cette BD est ici rééditée en noir et blanc.
Ca a bien sûr une grosse influence sur les dessins, ces derniers
ayant été prévus pour un style couleur. Par conséquent, certains aimeront,
d’autres moins, je pense que c’est au goût de chacun. Personnellement, je les
ai assez bien aimés, trouvant qu’ils s’adaptent également très bien au noir et
blanc.
En bref, nous avons ici une BD fantastique dans les deux sens du
terme, avec une préface très puissante qui ne laissera pas le lecteur
indifférent. L’histoire reste, après 30 ans, toujours aussi originale et forte,
et la présence de beaucoup de philosophie, décrite avec intelligence et
émotion, bouleversera le lecteur, et l’intrigue autour de la famille est très
bien construite, passionnante. Les dessins, initialement parus en couleurs, ne
plairont pas à tout le monde, le tout dépendant des goûts de chacun.
Une BD à ne pas manquer ! Pour ma part, j’ai hâte de
découvrir Silence, une autre BD de l’auteur qui est apparemment la meilleure de
ses parutions !
Fiche
technique
L'ombre du corbeau
Didier Comès
Casterman
BD
64 pages
16 €
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