Quatrième de couverture
Dans la vie de tous les jours, Eliza Mirk est une
fille timide, intelligente, un peu étrange et... qui n’a pas d’amis.
Dans sa vie en ligne, Eliza est LadyConstellation,
créatrice anonyme de La Mer infernale,
un webcomic extrêmement populaire.
Avec des millions de followers et de fans à
travers le monde, son alter ego est une véritable star.
Mais Eliza ne peut s’imaginer aimer le monde réel
plus qu’elle n’aime sa communauté numérique.
Puis, un jour, Wallace Warland arrive dans son
lycée et Eliza va vite se demander si la vie ne mérite pas d’être vécue hors
ligne...
Chronique de Melisande
Ayant eu un coup de cœur pour Je t’ai rêvé, j’étais curieuse de découvrir le nouveau roman de
Francesca Zappia, et je dois vous dire que c’est un nouveau coup de cœur pour Eliza et ses monstres. C’est une très
jolie histoire qui pourra parler à beaucoup de gens.
Je ne ferai pas de résumé de l’histoire,
la 4e de couverture étant suffisamment explicite pour savoir de quoi
il s’agit ; d’autant que les événements arrivent assez vite pour s’en
rendre compte. L’histoire est écrite du point de vue d’Eliza qui nous raconte
donc sa « double vie », celle réelle où elle est une jeune
adolescente mise à l’écart, que tout le monde trouve étrange, et qui ne se gêne
pas pour se moquer d’elle, et sa vie virtuelle où elle est
LadyConstellation ; Une jeune artiste qui met en ligne sa BD : La Mer infernale qui est un véritable
phénomène et dont les fans attendent avec impatience les nouvelles planches, n’hésitent
pas à acheter des goodies, etc.
C’est à se demander comment il est
possible d’avoir une telle personnalité et de voir ce qu’elle apporte aux
autres quand dans sa vie réelle tout est si catastrophique. Et pourtant. Dans
sa famille, elle est aussi vue comme quelqu’un à part. Elle n’est pas sportive,
malgré les nombreuses tentatives de sa mère pour l’intégrer à différents clubs,
à l’image de ses deux frères qui pratiquent le foot. Elle est renfermée, elle
passe ses journées sur internet ou à dessiner.
Ça m’a fait mal au cœur par moment
de voir comment ses parents la percevait, notamment sa mère parce qu’Eliza est
vraiment incomprise. Et de l’autre, j’avais envie de secouer Eliza pour qu’elle
leur explique tout ça, mais elle n’en est pas capable non plus et ses parents
voient sa BD comme un hobby et rien de plus, comme quelque chose qui lui
passera ou juste un passetemps, mais pas comme un « vrai travail »
dont elle voudrait faire carrière plus tard.
Eliza est une artiste, avec tout
ce que cela induit, c’est-à-dire qu’elle est véritablement dans son monde et s’y
sent parfaitement en sécurité, sûre d’elle et maîtresse d’elle-même, de ce qu’elle
produit, alors que dans la vie réelle, elle n’est rien de tout ça. Elle est
plus fragile et se sent en décalage complet avec les autres. Sans être
totalement asociale, elle ne sait pourtant pas bien interagir avec les autres,
qui ne la comprennent pas et ne cherchent pas non plus à la connaître, alors qu’elle
a tant à offrir. C’est triste et ça fait parfois mal au cœur de voir comment sa
famille et les autres la perçoit, mais Wallace lui voit autre chose même s’il
ignore tout de son identité virtuelle.
Wallace est un adolescent
attachant qui lui aussi peut être vu comme quelqu’un d’étrange, il ne parle pas
et pourtant, il a tellement de choses à dire. Sa passion pour La Mer infernale va lui permettre de se
rapprocher d’Eliza et tous les deux vont davantage s’ouvrir sur le monde. Mais
les secrets peuvent tout bouleverser dans cette nouvelle relation fragile où l’un
et l’autre se cherche et avance à tâtons.
C’est mignon de les voir tous les
deux, un peu gauche, qui communiquent essentiellement par SMS ou en écrivant
sur une feuille. Mais cela fonctionne, ils ne trouvent pas cela étrange et s’entendent
bien de cette manière. C’est une jolie histoire qui va commencer pour tous les
deux, mais les mensonges – par omission – d’Eliza sur ses activités artistiques
risquent de mettre à mal cette relation.
Les thèmes abordés dans l’histoire
sont intéressants, le milieu artistique tel qu’il est perçu, la valeur du
travail et le fait d’être heureux dans son boulot, c’est important. On voit
également la relation conflictuelle entre des parents et leurs enfants, deux
« mondes » incompris de chaque côté. Mais il est évident qu’il
faudrait parfois que les deux parties fassent l’effort de comprendre la
position de l’autre, d’avoir une communication pour que cela fonctionne. Le
milieu de la fanfiction est aussi quelque chose de bien particulier et à
travers cette histoire cela permet de mieux comprendre le phénomène, de voir ce
qui en découle et c’est vraiment intéressant.
Des illustrations de l’auteur
représentent les personnages de La Mer
infernale avec des extraits écrits de cette histoire. Je vous avoue que ça
m’a donné envie de découvrir cette BD, on peut l’avoir aussi ?? Ça serait
tellement génial.
En bref, Eliza et ses monstres est un coup de cœur pour moi. Une histoire
touchante qui pourra parler à bon nombre d’adolescents ou même de certains
adultes qui ont pu être ainsi durant leur adolescence. Eliza est une jeune
fille attachante qui manque de confiance en elle, il faut dire qu’on ne lui
laisse pas la possibilité de s’exprimer et de dire ce qu’elle veut vraiment. C’est
à travers l’art qu’elle s’exprime et elle le fait très bien. Un roman à
découvrir !
Fiche technique
Eliza et ses monstres
Francesca Zappia
Collection R
Young Adult (Contemporain)
400 pages
18,50€
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