Petits miracles au bureau des objets trouvés de Salvatore Basile

Quatrième de couverture

Poupées, sacs à main, carnets, téléphones, lunettes… On ne s’intéresse jamais aux objets trouvés. Pourtant, ils ont appartenu à quelqu'un, ils ont été choisis, aimés. 
Dans une petite gare italienne, un homme les collectionne avec dévotion. Ce sont ses seuls amis, croit-il. Jusqu’au jour où il trouve un cahier rouge abandonné…

Chronique de Ceinwèn

Voici un roman plutôt atypique pour moi. En effet, je suis toujours un peu réservée sur les histoires contemporaines exemptes de fantaisie. Pourtant, l’idée de partir du bureau des objets trouvés d’une petite gare m’a tout de suite séduit.

En effet, il est facile d’imaginer mille et une histoire à partir de ce qui est oublié ou abandonné. 

Michele a une vie tranquille et réglée à la minute près. Il suit tout les jours le même scénario et cette vie sans surprise lui convient. Petit, il a vu sa mère partir et ne jamais revenir, cette blessure ne s’est jamais vraiment refermée et a façonné celui qu’il est aujourd’hui.

Mais un jour, deux événements vont bouleverser son quotidien. Tout d’abord Elena, jeune femme très volubile qui cache pourtant une extrême vulnérabilité et cache sa timidité derrière un flot de paroles. Puis après il trouve un cahier, ce même cahier que sa mère a emmené le jour de son départ.

Ces deux chocs vont pousser Michele a remettre sa vie en question, à prendre des risques. Il va partir à la recherche de sa mère et de son passé.

On va ainsi suivre le parcours d’un homme qui ne connait pas réellement la vie et le monde extérieur. Il a vécu dans une bulle protégée par choix et se heurter à la vie, par ses bons et ses mauvais côtés n’est pas chose aisée. Mais par sa naïveté, sa candeur, il va faire des rencontres qui seront l’occasion pour Michele comme pour le lecteur de s’interroger sur la vie. Sur les choix que nous faisons et les habitudes que nous prenons. Même les rencontres un peu désastreuses de Michele vont être une leçon.

Il n’y a pas énormément d’action, on suit un déroulé relativement calme, une tranquillité qui correspond au caractère du personnage principal. Cela déroute fortement. Pourtant, cela colle au ton du récit. 
Certaines choses m’ont paru évidentes, comme la fêlure d’Elena ou certains éléments de l’histoire de la mère de Michele. Mais leur révélation par l’auteur n’en est pas gâchée.

Je ne veux pas trop en dire car tout le but du roman est ce parcours initiatique, cette découverte du passé de Michele mais également du présent qui se joue autour de lui.

L’auteur réussit de cette manière à nous amener à réfléchir sur les sentiments et les aléas de la vie. Je retiendrai particulièrement l’une des premières rencontres de Michele. Cette femme qui a peu de contact avec son fils, non par manque d’amour mais car il est pris dans le tourbillon de sa vie. Est-il fautif ? Elle souligne avec beaucoup de pudeur qu’il ne faut pas être trop dur dans son jugement car on ne contrôle pas tout et que ces contacts sporadiques ne sont pas forcément un choix, même si elle-même souffre de ne pas avoir plus de nouvelles. 

Au final c’est un roman plein de pudeur et de réflexions que nous propose l’auteur. Je regrette un petit peu que le côté « bureau des objets trouvés » ne soit pas plus exploité, il ne sert finalement que d’écrin au protagoniste, de point de départ original à cette histoire. Un roman tendre et pudique sur les sentiments et le passé, une histoire qui vous fera réfléchir à défaut de vous faire frissonner. 

Fiche technique

Petits miracles au bureau des objets trouvés
Salvatore Basile
Folio
Contemporain
400 pages
7,90€

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